ÉI1: le pouvoir créateur

Chapitre 5 : le pouvoir créateur

Je crée ma réalité, tu crées ta réalité, nous créons notre réalité : voilà des phrases que l’on entend de plus en plus souvent.
Mais réalise-t-on véritablement ce que cela signifie ?
On peut aisément admettre que le comportement et l’attitude d’une personne entraînent des conséquences sur les évènements qui l’affecteront.  Mais l’affirmation selon laquelle chacun crée sa réalité, va beaucoup plus loin : elle implique que l’ensemble des évènements et situations vécus par quelqu’un, sont sa création, c’est-à-dire le résultat de ses pensées, attitudes, croyances et émotions.

C’est là une idée tout à fait révolutionnaire, qui change radicalement la manière dont on envisage habituellement l’existence.  En effet si nous sommes effectivement créateurs de notre propre réalité, nous sommes, du même coup, dotés d’un pouvoir ainsi que d’une responsabilité considérables.
En particulier, nous sommes alors amenés à quitter le rôle répétitif de victime, des autres, du sort, du gouvernement ou des circonstances, pour endosser le statut plus enviable et stimulant de créateur de notre propre vie, de notre malheur ou préférablement de notre accomplissement.
Si elle s’avère exacte, cette affirmation nous place face à un défi fascinant, celui de sortir de siècles, voire de millénaires d’impuissance, pour inventer et créer le monde dont nous rêvons.

L’idée de création de réalité soulève cependant un certain nombre de difficultés, d’objections et d’interrogations.
La première d’entre elles concerne les évènements collectifs : comment peut-on, à soi tout seul, créer une situation mettant en jeu une ou plusieurs autres personnes, que parfois l’on ne connaît même pas ?
La réponse est simple : quand un évènement touche plusieurs personnes, chacune d’elles le crée pour une raison qui lui est propre.
Par exemple, lors de la vente d’une maison, vendeur et acquéreur créent de concert leur rencontre, l’un pour vendre, l’autre pour acheter.
Lorsque deux personnes se disputent, les deux créent le conflit pour des raisons différentes, l’une par exemple pour s’affirmer et montrer qu’il existe, l’autre par peur de perdre sa position dominante.
Et si d’autres personnes sont témoins de l’altercation, chacune aura créé le fait d’y assister pour un motif personnel, afin de vivre une émotion ou pour en retirer un enseignement.
Dans une relation amicale ou amoureuse, l’harmonie ou la disharmonie requièrent ainsi l’accord implicite des personnes concernées. Si l’une d’elles n’est plus satisfaite par la relation, elle la fait évoluer ou y met un terme.
On peut ainsi parler de co-création de réalité, avec les partenaires impliqués dans une situation.

Mais la principale objection à l’idée de création de réalité concerne les évènements non désirés : comment pourrait   -on créer le fait d’avoir ce que l’on ne veut pas ou de ne pas avoir ce que l’on veut ?
Le comprendre implique de reconnaître en soi-même l’existence de motivations non conscientes (dues à des peurs, croyances et émotions inconscientes), qui contrarient ou empêchent la venue de ce que l’on souhaite consciemment.
Par exemple, une femme souhaite ardemment rencontrer un nouveau compagnon.  Mais chaque fois qu’une relation pourrait s’établir, elle ressent la peur d’être soumise et contrainte et de perdre sa liberté, comme elle l’a vécu antérieurement, ce qui l’amène à faire en sorte que la rencontre demeure sans suite.
Cette « création inconsciente de réalité » explique pour une large part, pourquoi bien souvent nous ne vivons pas une vie conforme à nos désirs ; et maîtriser le processus de création de réalité suppose de savoir se libérer de ses croyances et attitudes émotionnelles, comme on le verra dans l’exercice 10.

Une autre objection à la création de réalité concerne les évènements graves ou critiques, imprévisibles et bouleversant notre existence, qui ne proviennent ni d’une volonté consciente, ni de motivations émotionnelles : pourquoi créerait-on des drames, accidents, maladies graves,  la perte d’un être aimé etc.
Avec le recul, lorsque le temps aura passé, on dira souvent que ces évènements dramatiques nous ont fait grandir, qu’ils nous ont permis de devenir plus forts, sereins et autonomes, qu’ils nous ont conduits à développer des qualités jusque-là en sommeil.
On pourrait dire de ces évènements brusques et inattendus qu’ils nous ont « réveillés » et nous ont permis de développer une conception plus vaste et évoluée de la vie.  Tout se passe comme s’ils étaient le résultat d’une volonté intérieure échappant à nos raisonnements et fonctionnements habituels, nous poussant malgré nous à dépasser nos limites et à réaliser qui nous sommes vraiment.
Cette « création supra-consciente de réalité » provenant du supra-conscient, c’est-à-dire de notre aspect sage et éveillé, donne la clé de nombre de situations autrement inexplicables.
Ces évènements mis en place pour nous amener à évoluer, nous ouvrir et nous transformer peuvent aussi être heureux : il peut s’agir d’une rencontre enrichissante, de la découverte d’un nouveau pays, de la proposition d’un emploi intéressant etc.
Il existe donc trois types de création de réalité (consciente, inconsciente et supra-consciente) émanant respectivement du mental conscient, de l’inconscient émotionnel ou du supra-conscient spirituel, ce qui permet de comprendre la diversité des évènements qui nous affectent.
Ainsi envisagée, l’idée de création de réalité devient nettement plus crédible, logique  et envisageable.
Pour autant il ne s’agit pas d’en faire une nouvelle croyance arbitraire et superstitieuse, mais plutôt de découvrir un extraordinaire outil de connaissance et d’action sur sa propre vie.
Puisque nous créons déjà notre réalité depuis toujours, parfois de façon chaotique ou à mauvais escient, tout l’enjeu est maintenant d’apprendre à décrypter les lois et acquérir la maîtrise de notre pouvoir de créateur de monde !

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