Qu'est-ce que l'écologie intérieure ?
Pourquoi parler d'écologie intérieure ? Que signifie cette expression ?
Si un nombre chaque jour croissant de personnes se tournent vers l'écologie et adoptent dans différents domaines de leur vie quotidienne (alimentation, habitat, santé, transports, travail
) des comportements écologiques, c'est parce qu'elles ressentent intuitivement que cette approche de la vie fournit des réponses nouvelles, fécondes et pertinentes aux cruciaux problèmes actuels.
Depuis des décennies, le mode de pensée dominant en occident est un culte quasi-magique rendu au « progrès », à la science et au développement, l'idée que l'homme doit soumettre et maîtriser la nature et qu'il peut lui imposer toutes ses volontés, enfin la croyance quelque peu naïve que la technologie, telle une déité toute-puissante, nous sortira miraculeusement de toutes nos difficultés. Originellement, l'écologie est la discipline qui étudie le fonctionnement des écosystèmes. Or un écosystème ne peut perdurer que si chaque forme de vie qui le constitue joue son rôle dans cet ensemble complexe ; mais il dégénère et dépérit lorsqu'une espèce sans prédateur (comme l'être humain) l'envahit et s'approprie toutes ses ressources, rompant par-là son fragile équilibre. L'attitude et le regard écologiques envers le monde se traduisent ainsi par une volonté de connaître et préserver la nature et les multiples espèces qui la peuplent, ainsi que par le respect de sa diversité, sa richesse, son équilibre et sa complexité.
Si l'on veut être cohérent, cette même attitude de respect doit s'appliquer également à l'être humain lui-même. C'est la raison pour laquelle les écologistes le plus souvent mangent bio, ne fument pas et s'abstiennent de s'intoxiquer par des substances ou des médications chimiques.
Pour réaliser à quel point cette écologie intérieure est importante voire vitale pour l'actuelle humanité, essayons de comprendre les comportements anti-écologiques : pourquoi l'être humain pollue-t-il la planète où il réside, agresse-t-il la nature et maltraite-t-il les animaux ? Que se passe-t-il dans la tête et dans le cur par exemple, d'un agriculteur qui épand sur ses propres terres, des pesticides hautement toxiques ou encore d'un employé de laboratoire qui torture des animaux, pour des expériences d'un intérêt très contestable ? Comment expliquer ces agissements ?
Ainsi, la sensibilité, le cur et l'affectivité, loin d'être des tares ou des faiblesses, constituent bien au contraire une sauvegarde, une protection et une garantie à l'encontre des errements et folies de ce monde.
L'homme contemporain utilise quotidiennement des technologies hautement sophistiquées (téléphone mobile, ordinateur
), voyage en quelques heures à l'autre bout du monde, sait instantanément ce qui se passe à Pékin, New-York ou Buenos Aires, mais ignore le plus souvent ce qui se passe au fond de son propre cur et comment il fonctionne émotionnellement, occupé du matin au soir par ses multiples activités. L'urgence aujourd'hui n'est donc pas de découvrir une nouvelle technologie miraculeuse, ni un prétendu sauveur providentiel, encore moins de consommer toujours davantage pour faire repartir la croissance, mais de combler notre retard ou déficit de croissance intérieure, psychique ou spirituelle ; aussi la véritable solution ne serait-elle pas d'oser suivre la voie des poètes, des enfants et des sages, de cesser d'être superficiel, conventionnel et artificiel, de se tourner vers soi, de redevenir naturel et de laisser renaître le savoir, le pouvoir et le vouloir du cur ? |
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